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Leadership et confiance ... ou de l'art de gérer les trahisons !

A la question "quels sont les plus grands challenges pour les leaders de demain ?", quasiment toutes les personnalités interviewées me répondent : savoir faire confiance !

La confiance est l'ingrédient de base d'un management plus distribué, d'un "leadership de projet", d'une forme d'audace aussi. Elle se décline à trois niveaux :

  • Confiance en soi (ça semble si simple, mais ça peut être dur)
  • Confiance en l'autre (ça peut être aussi exaltant que casse-cou )
  • Confiance en l'univers (eh oui !).

Pour les leaders et managers, faire confiance aux équipes que l'on veut embarquer, c'est déléguer et valoriser : leur permettre d'être identifiés sur de beaux projets.

Mais sayons honnêtes : la confiance c'est aussi une prise de risque. Et si on parlait de trahisons et de "traîtres" ? De ceux qui ne feront que profiter de vous et de votre confiance ?

Parce que voilà, on n'est pas dans un monde de bisounours, et la confiance, ça peut parfois se retourner contre vous. Parce que oui, votre collaborateur ou collaboratrice à qui vous aviez confié un projet très emblématique, en lui fournissant tous les moyens et tout l'appui nécessaire pour le mener à bien, peut décider de faire cavalier seul, de ne pas jouer collaboratif et vite oublier que sans vous il ou elle n'y serait pas arrivé(e).

Là aussi, les retours des "Grands Témoins" que j'ai pu interviewer convergent : Madame Opportuniste et Monsieur Profiteur existent partout. Et si vous pratiquez un management de confiance, vous risquez fort d'en rencontrer sur votre chemin. Vous vous en rendrez compte en général trop tard. Il ou elle peut aller jusqu’à vous évincer du projet, de ses circuits, de son écosystème, ce qui lui sera d'autant plus facile si vous aviez mis en place une organisation et un fonctionnement pas trop rigides.
Il semblerait que cela arrive régulièrement et que de telles trahisons peuvent aller très loin. De nombreux "leaders confiants" en ont fait l'amère expérience.

Faut-il pour autant être plus méfiant, ne plus faire confiance à priori ?
Clairement non. La confiance a priori est toujours gagnante, sur le long terme. Même si elle peut vous rendre plus vulnérable vis-à-vis de collègues et collaborateurs moins "sport" que vous.

Les gens dignes de confiance, ceux qui méritent la votre, sont heureusement plus nombreux que les autres. Faites confiance pour eux, ils vous le rendront bien.
Ne perdez pas votre temps et votre énergie à vous méfier ou à identifier les "traitres", vous ne les découvrirez qu'après-coup.
Dites-vous plutôt que les gains de votre confiance sont plus importants que les pertes.
En revanche, soyez clair, depuis le départ, sur votre vision de la réciprocité. Cultivez une forme de pacte avec chaque membre de l'équipe qui vous entoure : cadrez les attentes de parts et d'autres, en termes de postures.

 

Enfin, soyez implacable avec ceux qui n'auront pas respecté les principes de la réciprocité.

Vous les démasquerez généralement quand ils n'ont plus besoin de votre confiance, quand ils ne sont plus dans votre champs d'influence direct.

Leur opportunisme flagrant vous sautera alors aux yeux, mais pas besoin de vous "venger", leur stratégie ne payera pas sur le long terme.

Rayez-les simplement de votre cercle de confiance, ne leur laissez-plus accès à vos réseaux. Ne perdez plus du temps ou d'énergie avec eux.

La confiance, ça se donne une fois, pas deux.

Merci aux grands témoins déjà interviéwés pour leurs récits et éclairages qui m'ont permis de rédiger ce billet pas si politiquement correct !