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Crises et échecs - carburants des résilients

Pour introduire ce billet, je vous cite JK ROWLING, interrogée sur l’importance de l’échec pour réussir sa vie (non je ne l'ai pas interviewée, et non, elle n'est pas "leader", quoique...) :

« J’étais le plus gros échec que je connaisse.
Or l’échec nous écarte de ce qui n’est pas essentiel... j’ai consacré toute mon énergie à terminer le seul travail qui m’importait...
Si j’avais réussi à autre chose je n’aurais peut-être jamais trouvé la détermination de réussir dans le seul domaine qui comptait pour moi... toucher le fond était une base solide sur laquelle j’ai reconstruit ma vie... il est impossible de vivre sans échouer à moins de vivre si prudemment que vous pourriez n’avoir jamais vécu du tout. Auquel cas, vous échouerez par défaut.
»

Ces propos se sont confirmés lors de mes interviews de leaders de ces derniers mois. J'ai posé à chaque fois la question suivante : "Quelle a été l'étape la plus marquante de votre parcours" ? Presque tous m'ont parlé d'une crise, et le plus souvent la réponse à cette question était la même que celle à la questions suivante : "Quelle est la crise avant-COVID qui vous a le plus appris ? "

Toutes ces crises, avec le recul, se sont avérées créatrices de belles opportunités. Oui, de la crise naissent les opportunités et sans crise, pas de résilience, voire pas de réussite !

 

L'un de ces leaders a été particulièrement clair : la résilience s'apprend de la crise et des échecs. La réussite, elle, ne nous apprend pas grand chose et ne nous prépare à rien !

Figurez-vous, ce top-manager d'une entreprise internationale est même allé jusqu'à célébrer l'un des échecs les plus cuisants de sa carrière avec ses équipes. Pourquoi ? Parce que s'il y a échec, il y a eu un effort, parfois considérable, des victoires intermédiaires, et surtout des apprentissages.

Sur quoi, je suis tentée de faire le lien avec les approches "test & learn" du monde des startups.

 

Je lis que les startups résisteraient relativement bien à la crise actuelle ...grâce à leur "agilité digitale" ! Cela me laisse perplexe. L'aisance digitale n'est pas un atout réservé aux seules startups et ne saurait expliquer, à elle tout seule, leur relative résilience. Si les startups résistent, mieux que d'autres, ne serait-ce pas plutôt lié à leur posture résiliente native, "by-design" ?

Une startup, par définition, c'est une entité en crise totale : une belle idée qui doit encore trouver son marché et son modèle économique. En d'autres mots : un projet entrepreneurial mené en pleine conscience du monde VUCA (volatile, incertain, complexe et ambigu). Le mode de vie des startups est un mode de survie : test & learn. L'échec apprenant permet de réitérer, de pivoter, et - in fine - de percer.

Si la crise sanitaire pourrait trouver une fin pas trop lointaine, la crise économique, sociale et sociétale quant à elle risque de s'installer dans la durée. Acceptons cet état de fait et adoptons des postures (et des méthodes !) qui permettent, tant que possible, de puiser les opportunités qui s'offrent aux résilients, c'est à dire à ceux qui savent échouer et en apprendre !